Quand Audi a présenté pour la première fois son dispositif Quattro vers la fin des années 70, personne ne croyait à l’efficacité d’un tel dispositif sur une berline familiale. D’ailleurs, associer quatre roues motrices et mobilité urbaine ET transports de personnes, personne n’y croyait. Pour Audi, de la transmission intégrale dépendait le succès dans le monde du rallye. Le cobaye idéal pour tester le système ? L’Audi Quattro.
Une berline rapide comme l’éclair
Pour la mise en place de son chef d’œuvre, Audi s’est servi d’une Audi 80. Mieux, pour tirer au mieux la quintessence du système de transmission intégrale, Audi a introduit une nouveauté de taille : un bloc 5 cylindres et l’adjonction d’un (énorme) turbocompresseur. Le système a été conçu pour une participation au Championnat du monde des rallyes et une inscription dans la mythique catégorie du groupe B. L’Audi Quattro est un coupé, avec des lignes anguleuses au possible, un bloc moteur de 2,1 litres avec turbocompresseur KKK. Depuis le système Quattro a été perfectionné par la firme d’Ingolstadt, et se retrouve sur la plupart de ses modèles d’aujourd’hui. À découvrir sur un billet du blog auto Super Vroom.
Une technique suffisante pour faire tomber le 0 à 100km/h en 7 secondes à l’époque. Et que dire de la version alignée en rallye ? Le modèle Quattro Sport est un monstre de puissance, 306 chevaux pour être exacte ; avec le système de transmission Quattro, la voiture abat le 0 à 100km/h en un peu moins de 4,9 secondes ! Une foudre de guerre qui avait de sacrés arguments pour faire face à ses non moins emblématiques concurrentes : Peugeot 205 Turbo 16, Lancia Stratos puis Delta S4, MG Metro 6 R4…
Une voiture faite pour le rallye
L’Audi Quattro a été aligné en Groupe B pendant cinq saisons avant que la FIA ne se décide à suspendre le groupe. En effet, si le groupe B était le summum du pilotage et de la mécanique, les constructeurs s’y livraient une véritable course à l’armement : la dernière version de la Quattro, la Sport Quattro E2, engagé en WRC frisait avec les 600ch. Ce qui en fait la plus puissante voiture de rallye jamais engagé en championnat du monde.
D’ailleurs Lancia privilégiait beaucoup la performance au détriment de la sécurité, ce qui fatalement entraina la disparition de la catégorie (accident mortel d’Attilio Bettega en 1985 puis d’Henri Toivonen en 1986, tous deux morts sur le tour de Corse, tous deux à bord d’une Delta S4). Une fois la disparition du groupe B actée, Audi s’est retrouvé avec une voiture surpuissante entre les mains. Il lui fallait un nouveau terrain de jeu. Chose faite avec la course de côte la plus célèbre et la plus dangereuse au monde : la montée de Pikes Peak.